A l'heure où l'épuisement des ressources menace notre modèle de société, il est temps de passer sur un concept qui place la durabilité au cœur de l’économie. En effet, l’économie circulaire vise à changer de modèle par rapport à l’économie dite linéaire.
Le Ministre de la Transition écologique et solidaire a lancé une feuille de route en 2017 pour mettre en place les outils opérationnels nécessaires pour passer du modèle économique historique à ce nouveau modèle circulaire, fondé sur le cycle de vie du produit appréhendé comme une ressource.
Passer de la société du jetable à celle du durable. C’est l’idée phare de l’économie circulaire, qui se veut une alternative à la surexploitation des ressources.
De l'économie linéaire à l'économie circulaire
La conception de tout nouvel objet est guidée par la perspective de sa réutilisation future. Les biens, arrivés en fin de vie, sont vus comme un potentiel dans l’économie circulaire et non plus comme des déchets dont il faudrait se débarrasser.
L'entreprise envisage la production comme une boucle, et non plus de façon linéaire (« produire, utiliser, jeter »). Cette forme de régénération n'est pas sans rappeler les écosystèmes naturels.
Dans cet esprit, de nombreuses collectivités publiques à travers le monde ont choisi de transformer leurs déchets ménagers en énergie. C’est le cas du SYDED dont la totalité des ordures ménagères collectées sur le territoire est incinérée sur la Centrale Energie Déchets de Limoges Métropole pour être valorisée en énergie, alimentant ainsi le réseau de chauffage urbain. Dans d’autres secteurs, les ordures ménagères résiduelles, après une simple fermentation, peuvent produire du biogaz ou encore du carburant pour véhicules écologiques.
Produire et consommer autrement
L’objectif de l’économie circulaire est ambitieux : il s’agit de modifier toutes les étapes du cycle économique, de la production de biens et services jusqu’à leur usage.
La conception de produits recyclables et réparables devient la règle, en opposition à l’obsolescence programmée. Finies les machines à laver qui tombent en panne un jour après la fin de la garantie, sans espoir de rafistolage !
L’objectif est de faire en sorte que les objets qui nous entourent soient pensés pour consommer moins d’énergie et intégrer nos propres déchets, bref, pour durer. Les déchets des uns deviennent la matière d’une autre entreprise. Mais aussi l’objectif est que les modes de consommation se voient aussi bouleversés par la mutualisation et/ou la réutilisation.
Un appui législatif et des ambitions nationales
Le 10 février 2020, le Président de la République a promulgué la loi n° 2020-105 relative à l’économie circulaire et à la lutte contre le gaspillage.
Cette loi contient des dispositions importantes concernant le gaspillage alimentaire, la lutte contre le suremballage, l’amélioration de l’information du consommateur, la création d’un fonds de réemploi et d’un fonds de réparation, la réduction de la production des plastiques à usage unique, la lutte contre les micro plastiques, l’exemplarité de l’État en matière d’économie circulaire, la lutte contre les dépôts sauvages ou encore l’amélioration de la prise en charge et la valorisation de l’ensemble des déchets du bâtiment.
Cette loi indique également que la France se donne pour objectif d’atteindre un taux de collecte pour recyclage des bouteilles en plastique pour boisson de 77 % en 2025 et de 90 % en 2029.
C’est un point essentiel de la loi qui incite notamment les collectivités territoriales à atteindre ces objectifs ambitieux de collecte des bouteilles en plastique grâce à l’extension des consignes de tri. Le SYDED a d’ailleurs élargi ses consignes de tri le 1er juillet 2020 à tous les emballages.
L’économie circulaire englobe de nombreux secteurs d’activités et peut se décliner à travers sept logiques de production et de consommation complémentaires qui, combinées, prennent sens et se renforcent mutuellement autour de 3 grands axes : l’offre des acteurs économiques, la demande et le comportement des consommateurs et la gestion des déchets.
L’approvisionnement durable
L’approvisionnement durable (extraction/exploitation et achats durables) concerne le mode d’exploitation/extraction des ressources visant une exploitation efficace des ressources en limitant les rebuts d’exploitation et l’impact sur l’environnement notamment dans l’exploitation des matières énergétiques et minérales (mines et carrières) ou dans l’exploitation agricole et forestière tant pour les matières/énergies renouvelables que non renouvelables. Concernant le concept d’achats durables, il englobe les notions d’achats éthiques, solidaires, équitables, éco-responsables, et s’inscrit dans les stratégies et réglementations de la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), liée aux principes plus globaux du développement durable. Les achats responsables s’appliquent dans le secteur public, privé ou des particuliers.
L’écoconception
L’écoconception vise, dès la conception d’un procédé, d’un bien ou d’un service, à prendre en compte l’ensemble du cycle de vie en minimisant les impacts environnementaux. Pour les entreprises, il devient crucial d’investir le champ de l’écoconception.
Certaines marques ont déjà changé pas mal de choses dans leur packaging pour générer moins de déchets.
Une marque de glace en bac les propose maintenant en carton. Fait encore rare en France. |
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Une marque d’eau propose des bouteilles grand volume 100% PET recyclé…. | ||
Une enseigne de jouets a optimisé et réduit les emballages en chassant les espaces vides dans les boîtes et en remplaçant les cales en plastique par du carton. |
L’écologie industrielle et territoriale
L’écologie industrielle et territoriale, constitue un mode d’organisation interentreprises par des échanges de flux ou une mutualisation de besoins. Pilier de l'économie circulaire, l'écologie industrielle et territoriale vise à optimiser les ressources sur un territoire, qu'il s'agisse de déchets mais aussi d'énergies, d'eau, de matières ou d'équipements et d'expertises, via une approche systémique qui s'inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels.
Au SYDED, par exemple, les déchets de la filière carton, provenant des déchèteries sont collectés puis acheminés localement au sein de la papeterie Lacaux Frères à Bosmie l’Aiguille où ils servent de matière première pour confectionner d’autres cartons d’emballages...
L’incinération des ordures ménagères à la Centrale Energie Déchets de Limoges Métropole est valorisée énergétiquement et permet de chauffer une partie du quartier de Beaubreuil…
Aller plus loin : www.ademe.fr
L’économie de la fonctionnalité
L’économie de la fonctionnalité privilégie l’usage à la possession et tend à vendre des services liés aux produits plutôt que les produits eux-mêmes.
Le SYDED propose par exemple en partenariat avec la communauté de communes de Val de Vienne la location gratuite de broyeurs aux particuliers. De même pour les établissements publics, le SYDED prête également gratuitement des broyeurs pour les déchets verts. Pour répondre également à l’économie de la fonctionnalité, le SYDED propose aux associations qui souhaitent organiser des éco-événements le prêt gratuit de gobelets et de carafes.
La consommation responsable
La consommation responsable doit conduire l’acheteur, qu’il soit acteur économique (privé ou public) ou citoyen consommateur, à effectuer son choix en prenant en compte les impacts environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit (biens ou service).
Le SYDED, mène de nombreuses actions de prévention pour limiter la production de déchets… et cela passe par des achats responsables. Vous trouvez dans ce site différents conseils.
L'allongement de la durée d’usage
L'allongement de la durée d’usage par le consommateur conduit au recours à la réparation , à la vente ou don d’occasion, ou à l’achat d’occasion dans le cadre du réemploi ou de la réutilisation.
Le recyclage
Le recyclage vise à utiliser les matières premières issues de déchets.
Les déchets triés sur le territoire du SYDED (soit aux éco-points soit en déchèteries) sont valorisés par un large réseau de partenaires qui réexploitent les matériaux issus de ces déchets.
Labellisé en 2015 « Territoire Zéro Déchet Zéro Gaspillage » par le Ministère de l’Environnement de l’Energie et de la Mer, le SYDED de la Haute-Vienne et ses collectivités adhérentes s’engagent sur tout le territoire, en direction de tous les publics pour faire de nos déchets une ressource avec un programme pluriannuel de plus de 40 actions.
Concernant les déchets, l’économie circulaire a un impact sur :
- la consommation du particulier comme du professionnel,
- le tri des déchets ménagers mais aussi le tri des déchets d’activités économiques pour les entreprises et les administrations,
- le tri à la source des biodéchets,
- le déploiement de la tarification incitative pour l’enlèvement des déchets ménagers et assimilés,
- l’élargissement des consignes de tri à tous les emballages ménagers plastiques,
- l’harmonisation des consignes de tri et les couleurs des poubelles,
- la mise en place d’un réseau de déchèteries pour les professionnels du BTP
- … et toutes les actions de prévention et de sensibilisation qui en découlent.
Dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle stratégie de développement à l’horizon 2030, le SYDED est candidat en 2020 à une labellisation nationale Economie Circulaire afin d’être le relais sur son territoire de cette nouvelle approche des déchets pour un avenir plus serein.
Aller plus loin
- Economie circulaire feuille de route en 2017
- Loi n° 2020-105 relative à l’économie circulaire et à la lutte contre le gaspillage
- L’approvisionnement durable
- L’écoconception
- L’écologie industrielle et territoriale
- L’économie de la fonctionnalité
- La consommation responsable
- L'allongement de la durée d’usage
- Le recyclage
- Territoire Zéro Déchet Zéro Gaspillage
- Labellisation nationale Economie Circulaire